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Création 2021

LES CAPRICES DE MARIANNE

texte d'Alfred de Musset

mise en scène Roch-Antoine Albaladéjo

scénographie et décors Roch-Antoine Albaladéjo et J.P. Delettre

guitare et accordéon Laurent Labruyère et Aliénor Gueniffet

création musicale et arrangements: Aliénor Gueniffet, Laurent Labruyère et A2R Compagnie.

costumes Jérôme Ragon

régie lumières Rodrigue Louisar

administration de production Mathilde Gamon

charge de diffusion Alice Kuhn-Gaud

9 comédien·ne·s : Mathilde Bourbin, Vincent Desprats, Valérie Français, Aliénor Gueniffet,

Laurent Labruyère, Mélanie Le Duc, Jacques Poix-Terrier, Jérôme Ragon, Roch-Antoine Albaladéjo

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résidences au Théâtre de Sens et à la Générale de Montreuil

spectacle aidé et soutenu par l'ADAMI, la région Bourgogne-Franche-Comté, le département de l'Yonne, la municipalité et le théâtre de Sens, la Grange aux Dîmes, l'ARCAL

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LE SPECTACLE

Coelio est amoureux de Marianne, une jeune épouse fidèle à son mari, Claudio. Désespéré,

il se confie à son ami, Octave, qui lui promet d’intercéder en sa faveur. Octave n’obtient

rien de ses entretiens avec Marianne et conseille à Coelio d’abandonner ses poursuites. Entre temps, Claudio soupçonne sa femme de le tromper et fait surveiller sa maison par des spadassins armés. Irritée par les soupçons de son époux, Marianne laisse entendre à Octave qu’elle souhaite prendre un amant. Octave envoie Coelio à sa place rejoindre Marianne. Celle-ci, qui pense avoir affaire à Octave, lui conjure de s’en aller. Croyant avoir été trompé par son ami, Coelio se jette, désespéré, dans le piège tendu par les spadassins.

L’atmosphère s’inspire des années de l’entre deux guerres ; un monde amer et cynique, à la Chicago, dans le Naples de la Comorra : Claudio est le parrain dangereux, possessif et paranoïaque. Marianne, un trophée de la « guerre des gangs », un paravent vertueux aux activités illicites de son mari. Coelio, le jeune homme innocent, protégé par sa mère des réalités et des intrigues de la ville. Octave, lui, musicien à ses heures perdues, navigue en eaux troubles, sachant s’arranger des trafics en tous genres.

« On se lasse de tout, excepté de comprendre. »

Virgile

Voilà comment nous pourrions définir l’oeuvre de Musset. Tour à tour enthousiaste et désespéré, prolixe et muet, il tenta tout au long de ses écrits de pénétrer le mystère de la nature humaine et fut sans doute l’un des premiers écrivains masculins à interroger la nature féminine. Ballotté dans un siècle qui se cherche, Musset virevolte parmi ses contemporains à la recherche de l’amour. Mais par delà l’amour, c’est la complexité de l’âme qui est au coeur de ses interrogations.

Les Caprices de Marianne est une parfaite illustration de cette quête.

LA MISE EN SCENE

Entre jour et nuit, entre chien et loup, au rythme languissant d’une musique aux

accents sombres… Entre cirque et cabaret, théâtre et farce, danse et procession… Au

milieu de la nuit, un choeur sombre et grinçant vous accompagne…

Pour vous, pour votre plaisir, il rythme la triste danse de Coelio… Tel est le conte, la fable que nous chantons…

Le théâtre de Musset est inclassable : toute tragédie y contient une part de comédie et toute comédie masque une tragédie. Dans la mouvance romantique, ses pièces prennent des allures de fables avec dictons et morales.

Ce qui frappe, à la lecture de la pièce, c’est la modernité de sa structure. Comme dans un film, l’auteur passe d’un lieu à un autre, d’une situation intime à l’exubérance d’une scène de groupe ; sans transition, ni description. La beauté du théâtre de Musset tient dans cette écriture : libre, destinée plus à la lecture dans un fauteuil qu’à la scène. Les règles théâtrales sont passées outre… Et le rythme de la pièce la rapproche d’un scénario de cinéma.

Le groupe est l’évidence : il entraîne d’une scène à l’autre. Haut en couleurs, cette troupe mène les personnages dans leur marche folle et funèbre.

C’est carnaval : les sérénades se font entendre à chaque coin de rues. Des masques passent… sortis d’une farandole pittoresque. Dans cette esthétique de cirque, théâtre et carnaval, la réalité bascule dans le rêve et le rêve se fait

chair. L’apparente insouciance des figures couvre le drame des personnages. Plus l’intrigue avance et plus le tableau prend des airs de cauchemar habité par des êtres sombres et ambigus, aux visages déformés par le mensonge, la trahison, l’orgueil et la vanité. Les masques tombent. Et le mal-être du poète éclate avec son désespoir, son génie.

LA PRODUCTION

 

Le spectacle est créé en résidence en 2020 au Théâtre de Sens, avant une création publique en 2021.

Le cabaret est le lieu des débauches : là où se nouent les intrigues, se concluent les contrats louches. Ce cabaret s’apparente à un choeur de tragédie, témoin, neutre et populaire. Il se réjouit des rencontres entre Marianne et Octave, s’effraie de la violence de Claudio, s’émeut de l’amour pur et fatal de Coelio. Il accompagne avec son orchestre le drame qui se noue petit à petit sous ses yeux. L’orchestre contribue à l’univers, avec une musique qui navigue entre jazz grinçant et Astor Piazzolla. Il est composé d’un accordéon, d’une contrebasse, d’une guitare, d’un ukulélé et, surtout, d’une chanteuse sous les projecteurs.

Le décor est un angle de rues où gravitent les personnages : le cabaret et sa terrasse extérieure est le carrefour, le coeur du drame.

Les bâtiments forment des petits espaces personnels où l’on suit l’intrigue dans les intérieurs, en découvrant l’intimité des personnages et leurs rêveries : un lit et une table de chevet pour Coelio, un fauteuil club et un lustre pour Claudio, un cabinet de musique pour Marianne, un petit autel de prière dédié à son défunt mari pour Hermia, une chaise de bar et une petite table pour Octave. Une scène feutrée pour Cuita et son orchestre. Les différentes hauteurs permettent au spectateur d’avoir une vue d’ensemble sur le mouvement du quotidien, dans une chorégraphie organique.

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